Je reçois des patient(e)s qui me parlent de burn out, de colère contre « le monde entier », d’anxiété mêlée de culpabilité, qu’il(elle)s ne s’expliquent pas, à part que le « monde va de plus en plus mal ». Certaines jeunes patientes expriment qu’elles ne veulent pas avoir d’enfants dans le monde à venir et ressentent un sentiment d’injustice ou de colère contre nous pour la Terre que « nous leur léguons ».
Nous essayons dans un premier temps de clarifier ce qui relève de la dimension individuelle (par exemple un burn out professionnel) et ce qui s’intègre plutôt dans une dimension collective (au sens sociétal). Nous vivons selon moi dans une société où règne la domination/soumission et le conformisme, une société où chacun(e) n’a pas la même valeur. Nous vivons également dans un éco-système dont nous ne pouvons faire abstraction et dont nous ressentons les déséquilibres dans notre être profond (pollution, chute de la biodiversité,…). A ce sujet, les éco-psychologues parlent d’un « inconscient écologique » qui met en écho l’effondrement que vit notre Terre et une sensation d’effondrement intérieur. The Lancet en 2021 nous dit que 59% des 10 000 jeunes (10 grands pays du monde) de 16 à 25 ans interrogés sont « très » ou « extrêmement » préoccupés par le changement climatique.
Je constate qu’avec cette peur écologique et sociétale, sont exprimés des sentiments de perte de liberté, de perte de confiance en nos institutions, de perte de contrôle sur la vie quotidienne (habitat, nourriture, transport).
J’ai déjà exprimé dans ces colonnes combien nous avons besoin de co-construire un nouveau paradigme pour le futur monde dont nous rêvons…
Si ces mots vous parlent, scrutez en vous ce qui peut relever de cette dimension écologique et sociétale et osez (m’)en parler !
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