On distingue 2 types de traumatisme: le traumatisme simple, lié à un évènement précis de sa vie (accident, maladie, agression, deuil,…), qui marque un avant et un après. Le traumatisme complexe survient en général dans l’enfance/adolescence (période vulnérable du développement psycho-affectif), ils sont liés aux relations avec les proches et surtout, ils sont répétés ou prolongés (agressions sexuelles répétées, violences physiques, violences psychologiques type dénigrement/insultes, négligences émotionnelles, inceste).
Les conséquences de ces traumatismes sont multiformes : troubles anxio-dépressifs, perte d’estime de soi, troubles du sommeil/ alimentaires/addictions,maladies somatiques, perturbations émotionnelles…
Parmi ces conséquences, le DSM 5 (classification des troubles psy) identifie le « Syndrome post traumatique » qui se manifeste par des flashs back intempestifs, des évitements de situations qui rappellent le trauma, une réactivité-irritabilité élevée et des pensées et émotions de culpabilité, honte, perte d’intérêt.
La majorité de mes patients ont vécu des traumatismes dans leur enfance. Nous prenons toujours un temps pour comprendre comment ces traumatismes ont eu des répercussions sur leur vie d’adulte. Ils ont souvent tendance à minimiser la portée de ces traumas (en plus d’une amnésie fréquente). Ils prennent alors conscience qu’ils vivent une « dissociation », c’est à dire que leur mémoire consciente s’est coupée de leur mémoire traumatique émotionnelle non consciente. Quand elle se déclenche, c’est la mémoire traumatique qui l’emporte(par exemple flash back intempestif, que l’on ne peut réprimer).
Notre société de domination encourage par ailleurs la résilience individuelle, la performance, « de prendre sur soi » ou de ne pas remuer les vieilles histoires. En plus du syndrome post traumatique, l’individu est sommé par la société « d’aller de l’avant », « d’être fort », de ne pas polluer les autres avec « ses casseroles ». Notre société malade (un enfant sur 10, voire beaucoup plus selon les estimations, est victime d’inceste…) préfère faire reposer sur l’individu l’écrasante responsabilité de son inaction.
Prendre conscience de cette violence systémique permet souvent au patient de se sentir moins coupable et moins honteux de n’avoir pas pu réagir.
Pour illustrer cette violence, je vous renvoie au procès de Mazan et à certaines remarques effrayantes sur la responsabilité potentielle de la victime à subir l’horreur. Prendre en charge le traumatisme au plan individuel ne suffira donc pas, il nous faut trouver une guérison en « collectif », en prenant conscience, chacun et chacune, de la manière dont nous perpétuons la violence traumatique dans notre société, de ce que l’on a « intégré » sans le voir et qu’il nous faut regarder. Le système, c’est aussi « nous ».
En conclusion, une prise en charge adaptée permet de dépasser le syndrome posttraumatique en s’appuyant sur les extraordinaires ressources de nos psychés! Parlons-en si vous en ressentez le besoin.
Gérard Moreau
Thérapies Brèves et Hypnose
Gérard Moreau
Thérapies Brèves et Hypnose